![]() |
![]() |
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
![]() |
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
![]() |
![]() |
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
![]() |
![]() |
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Le tableau révèle que le THF est pratiquement superposable au THR. L’écart le plus grand constaté entre eux est seulement de 3 ans (THR 1994=THF 1997. Ce procédé donne au temps fictif une dimension historique certaine et relève surtout de ce que le temps constitue le motif de base de la vengeance : le texte de Flore Hazoumé est un récit de guerre qui relate une série de conflits motivés par la soif de vengeance. Dans ce type de récit, la précision des indices temporels répond donc à un souci d’anticipation et de justification. Le lecteur doit s’arrêter sur ceux-ci, mémoriser les faits qui leurs sont rattachés afin de comprendre plus tard les effets (réactions) qu’ils produiront. Ainsi, dans le texte, la complicité colons-Tsatus pendant la période coloniale, avec son lot de frustrations, a poussé les Sutus à la vengeance en 1961 : « Nous sommes venus réquisitionner vos terres. Nous, les Sutus, avons le pouvoir dorénavant. Votre Président est mort, et les Blancs ont fui le pays. Vous êtes seuls maintenant (...). Vous, les Tsatus, vous pensiez que les choses ne changeraient jamais ? ». [10] Cette vengeance en entraîne une autre en 1997. Cette fois-ci, elle est Tsatu. Ces propos de Salif (Tsatu) à Karim (Sutu) sont révélateurs : « Monsieur Karim, il ne faut pas rester ici. Le pouvoir a changé maintenant, c’est nous les Tsatus qui avons le pouvoir, et quand le pouvoir change dans ce pays, vous savez, c’est terrible ». [11] Quelques temps après, « les Sutus étaient traqués comme des hors-la-loi (...), il n’était pas rare que l’on tirât sur eux comme sur des lapins ». [12]
1.2. Personnages / acteurs réels du conflit rwandaisSelon Yves Reuter, « les personnages ont un rôle essentiel dans l’organisation des histoires. Ils déterminent les actions, les subissent, les relient et leur donnent sens. D’une certaine façon, toute histoire est histoire des personnages ». [13]La perception du sens global de l’histoire tient donc, pour une grande part, à l’analyse des personnages. Pour un récit de guerre comme Le Crépuscule de l’Homme, cette démarche devient une exigence. En effet, les différents conflits mis en scène sont le fait d’hommes représentés dans la fiction par des personnages. De l’étude du personnel fictif, il se dégage une remarque essentielle : tous les personnages qui interviennent dans le conflit bunjalabais ressortissent à ceux de l’Histoire. Leurs désignations, caractérisations, qualifications socioprofessionnelles et leurs rôles l’attestent. 1.2 1. Sutus vs Tsatus / Hutus vs TutsisDans le récit, les personnages qui s’affrontent à deux reprises (1961 et 1997) dans des guerres civiles fratricides, ce sont les Sutus et les Tsatus, deux ethnies qui se partagent l’espace bunjalabais. Les désignations de ces deux personnages collectifs, Flore Hazoumé les a vraisemblablement formées à partir des noms des groupes ethniques qui existent réellement au Rwanda et au Burundi. Ainsi, l’écrivain a pu obtenir Sutu et Tsatu à partir d’une légère transformation des noms Hutu et Tutsi. Les informations relatives à l’« être », au « faire » et au « savoir-faire » des personnages renforcent la ressemblance qui rapproche les ethnies de Bunjalaba (fiction) à celles du Rwanda (réalité). • Caractérisations physiques et qualifications socioprofessionnelles « Les deux ethnies qui composaient la population du pays [Bunjalaba] étaient aussi différentes et identiques que deux frères. Même langue, même religion, mêmes croyances (...). Seule la peau claire et la chevelure souple et bouclée des Tsatus trahissaient le passage, quelques siècles plus tôt, d’envahisseurs venant des côtes du Nord de l’Afrique. Tandis que la peau des Sutus avait le reflet sombre du bois d’Ebène. C’est certainement de leurs ancêtres (...) que les Tsatus avaient hérité de (sic) ce sens aigu du commerce (...). Les Sutus, peu enclins au changement, excellaient dans l’art de la chasse, de la poterie, de la danse ». [14] C’est ainsi que le narrateur présente les habitants de Bunjalaba. Ces portraits correspondent bien à la réalité rwandaise. Selon l’historiographie de ce pays, les Bahutu (Hutus), d’origine bantoue, étaient des agriculteurs et des chasseurs qui se déplaçaient au fur et à mesure que la fertilité du sol était menacée dans la partie occupée. Les Batutsis (Tutsis) qui seraient venus en dernier lieu au XVIe siècle étaient des pasteurs nomades d’origine nilotique. Ils migraient avec leurs troupeaux de vaches à la recherche de nouveaux pâturages. • Les rapports conflictuels Tout comme les Hutus et Tutsis du Rwanda (réalité), les Sutus et les Tsatus de Bunjalaba entretiennent des rapports très conflictuels. C’est d’ailleurs l’opposition Sutus vs Tsatus qui informe la narration et structure le récit. En effet, le « faire » et le « dire » des deux camps sont en permanence commandés par une volonté farouche d’affirmer la suprématie sociopolitique de l’un ou l’autre groupe ethnique. Dans une telle atmosphère, la guerre est inévitable. Les différentes prises du pouvoir politique dans le récit le montrent bien. Le narrateur rappelle d’abord les circonstances de la victoire sutu en 1961 : « Quand l’heure des indépendances sonna, (...). Les Tsatus, ayant perdu leurs alliés, (...) se retrouvèrent seuls devant leurs frères ennemis, les Sutus. Aux termes d’une guerre civile sanglante et d’une longue période faite de dénonciations, de délations, de règlements de compte, d’atrocités sans nom, les Sutus arrachèrent le pouvoir. Ils se taillèrent la part du lion, tinrent enfin les rênes du pouvoir tant convoité ». [15] Avec les événements de 1997, c’est au tour des Tsatus de prendre le pouvoir : « Tous les Tsatus de Bunjalaba, ceux qui avaient subi l’oppression des Sutus pendant de longues décennies, ceux dont l’arrière-grand-père ou un vague cousin éloigné avait un jour affronté le mépris ou la colère des Sutus, tous se souvinrent (...). Et ce fut la même horreur dans chaque demeure [sutu] ». [16] Le modèle actantiel, appliqué au roman de Flore Hazoumé, donne deux schémas symétriquement opposés. Ceux-ci décrivent de façon synthétique les rapports interpersonnels qui structurent le texte.
1.2.2. Médias et organismes internationauxHormis ces deux acteurs de premier plan, des personnages d’un autre type méritent d’être mentionnés. Leur présence dans l’histoire renforce aussi l’effet de réel et répond, chez l’auteur, au souci de « faire vrai » et de dénoncer. Il s’agit des médias et organismes internationaux.Dans Le Crépuscule de l’Homme, les endroits où le narrateur « se tait » pour laisser « parler » le journaliste sont légion. Parfois, les médias internationaux sont simplement évoqués comme c’est ici le cas : « Pendant une petite semaine, les Bunjalabais eurent la douce impression que la paix était revenue. Même les nouvelles alarmantes diffusées par TV5, CFI, Africa n°1 et RFI ne les alarmaient plus ». [17] Ces médias sont convoqués dans le texte pour être dénoncés. Dans le livre comme dans la réalité, ils s’impliquent dans la gestion des conflits. Ils prennent parti, désinforment et semblent se délecter des horreurs de la guerre qu’ils considèrent comme spécifiques à l’Afrique. La conclusion que fait un journaliste de RFI, après avoir fait le panorama des conflits africains, est très éloquente : « L’Afrique est devenue un immense brasier, les pompiers dépassés par l’étendue du désastre seront bientôt impuissants. Si les Africains ne réagissent pas, tout le continent sera rayé de la carte du monde ». [18] L’ONU (Organisation des Nations-Unies), très présente dans la gestion des nombreux conflits qui secouent la planète, est également convoquée dans le texte pour être critiquée. En effet, alors qu’elle est très active sur les fronts européens, l’ONU est paradoxalement indifférente ou inefficace lorsqu’il s’agit d’intervenir en Afrique. Cet aspect n’a pas échappé à l’analyse de Flore Hazoumé : « L’Afrique, répétait sans cesse le journaliste de RFI, est devenue un immense cimetière. Cette maladie contagieuse s’est propagée sur tout le continent (...). Les soldats de l’ONU, vêtus de combinaisons et de masques, ont parcouru toute l’Afrique et n’ont trouvé aucun survivant. Mais la faune et la flore demeurent intactes ». [19] L’ONU arrive donc après coup. Les massacres ont semé l’horreur dans les demeures. L’épidémie provoquée par les « comprimés rouges vitaminés » largués par le G7 sur les réfugiés des collines avait également emporté les survivants. A en croire Pierre Halen, l’ONU a eu la même attitude lors du génocide rwandais. Il rapporte qu’« au moment des massacres, l’ONU est présente au Rwanda avec des troupes d’élite (MINUAR), qui auront l’ordre de ne pas se mêler d’une affaire "intérieure" et de ne pas faire usage de leurs armes ». [20]
2. LA LANGUE D’EXPRESSION DE LA GUERREDans la volonté de peindre la guerre dans sa « réalité », Flore Hazoumé n’a pas négligé le pouvoir de suggestion de certains mots et la valeur symbolique du langage déviant. 2.1. Pouvoir, haine et horreurPour dire la guerre dans « tous ses états », Le Crépuscule de l’Homme emploie une écriture spécifique qui lui confère une tonalité propre. La langue adoptée par l’écrivain mobilise des champs lexicaux aptes à créer un univers et des sentiments conformes au récit de guerre. On peut s’autoriser même à parler chez Flore Hazoumé d’une véritable « narration de guerre ».
« Mort aux Sutus ». [21] « Tuer un Sutu, c’est comme tuer un chien, ça porte bonheur ». [22] « Mort aux traitres ! Les Tsatus crient vengeance ». [23]
« Il fallait "casser", violer du Tsatu en signe de dignité retrouvée ». [25] « Vermine tsatu ». [26] La soif de pouvoir, doublée du sentiment de haine, aboutit naturellement à l’horreur. Dans le texte, les mots et expressions qui en rendent compte sont nombreux. Parmi les plus éloquents, on peut mentionner horreur, chaos, guerre civile, guerre ethnique, massacre abominable, foule épouvantée, champ de cadavres, lieux dantesques, vision cauchemardesque, corps criblés de balles et éventrés comme du gibier, etc. Ce que Flore Hazoumé veut dire, c’est que lorsque la course au pouvoir se nourrit de la haine tribale, les horreurs de la guerre civile sont inévitables. 2.2 Les déviations langagières des enfants soldatsLe langage que Flore Hazoumé prête aux enfants soldats n’atteint pas, en terme d’originalité, celui qu’utilise Birahima dans Allah n’est pas obligé d’Ahmadou Kourouma ou Méné dans Sozaboy de Ken Saro-Wiwa. Le mérite de Flore Hazoumé est néanmoins réel quand elle met dans la bouche de ses personnages un français standard et parfois déviant. Les termes employés par les enfants soldats de Bunjalaba sont essentiellement du registre de la langue familière. Le tableau suivant en donne les significations.
Ces différents mots et expressions informent le lecteur sur la compétence linguistique des enfants soldats. Tous issus de l’ethnie tsatu (qui n’était pas au pouvoir avant la guerre), ils sortent très probablement de milieux défavorisés dans lesquels la scolarisation est généralement approximative. D’ailleurs, dans une société dégradée par la guerre, le français académique a-t-il sa place ? La réponse que semble donner Flore Hazoumé est sans équivoque : pour dire la guerre, il faut une langue particulière, celle qui exprime la déchéance sociale. 3. DEVOIR DE MEMOIRE ET INTENTION MORALE3.1. Le devoir de mémoireLe Crépuscule de l’Homme n’est pas véritablement un livre de témoignage, car, écrit Pierre Halen, « ce type d’énonciation a ses codes et contraintes propres, qui contrarient fortement l’émergence de la fonction poétique ». [27] Mais le récit de Flore Hazoumé laisse néanmoins apparaître cette volonté de rendre un hommage aux victimes. C’est notamment pour atteindre cet objectif que l’écrivain a résolument opté pour le style réaliste. En effet, à défaut de présenter des photographies ou des tableaux en guise de preuves et de souvenirs comme le feraient le photographe ou le peintre, Flore Hazoumé se sert du matériau verbal pour construire son « monument », celui qu’elle dédie aux victimes (Tutsi et Hutu) du génocide rwandais. Ce « monument verbal », l’écrivain veut l’imposer à la mémoire de l’Afrique, puis de l’humanité. C’est pourquoi l’univers fictif (espace, temps, faits et personnages) qu’il crée, sans être pareil à la réalité, lui est néanmoins parallèle. De cette façon, le lecteur pourra mieux saisir son objet (les victimes du conflit rwandais) et en garder le souvenir. Le combat de Flore Hazoumé, c’est de faire admettre qu’à l’instar des deux guerres mondiales et de l’holocauste, le génocide rwandais (qui a fait plus d’un million de morts) mérite bien l’attention de la communauté internationale.
3.2. L’intention moraleDans un récit de guerre, l’intention morale c’est ce souci de montrer et de dénoncer les horreurs de la guerre comme un mal, et, si possible, de tirer quelque leçon utile en vue d’éviter leur réitération. Ce souci, on le retrouve chez Flore Hazoumé. Le Crépuscule de l’Homme apparaît à maints endroits comme un véritable réquisitoire contre la guerre. La technique utilisée pour « faire passer la leçon de morale » est plurielle.
« L’Occident nous abandonne (...). Si nous continuons à nous battre, à nous haïr, à nous exterminer au nom d’une prétendue suprématie ethnique, nous disparaîtrons en laissant derrière nous le souvenir d’une civilisation inhumaine et sanguinaire. A l’aube du troisième millénaire, nous devons apprendre à vivre ensemble en toute harmonie dans l’égalité, la justice et la paix. Mes frères, mes sœurs, prenons-nous la main et faisons de ce camp un exemple ». [29] Le message est clair : le salut des Africains ne se trouve pas ailleurs, mais bien dans l’« effort de paix » que chacun, au niveau qui est le sien, doit fournir.
« Claire (Tsatu) et moi (Sutu) avions décidé de nous enfuir pour nous marier et vivre dans un pays où l’origine ethnique n’aurait aucun sens ». [30] Mais les deux amoureux n’ont pu fuir à temps vers cet « ailleurs » qui aurait certainement sauvé leur amour. Surpris par la guerre civile de 1961, ils vont se séparer dans des circonstances tragiques : violée et torturée par les soldats sutus, Claire, souillée à jamais, demande à Bernard de la tuer au nom de leur amour. Cependant, l’existence de cet amour entre un Sutu et une Tsatu est en elle-même une leçon. Elle montre que le véritable amour est au-dessus des barrières ethniques et que la guerre tribale est une absurdité.
« (Karim) - ... paradoxalement face à toutes ces abominations, ces cruautés, la notion de Dieu s’impose à moi comme une évidence.
Il y a dans ce passage un brin d’évangélisme : devant des difficultés insolubles, Dieu est le seul recours. Mais tant que l’Homme n’aura pas une foi inébranlable en Lui (Dieu), il ne connaîtra pas la paix, le bonheur et la prospérité.
CONCLUSIONAu terme de cette réflexion sur le texte romanesque de Flore Hazoumé, on peut dire que cet auteur a écrit un véritable récit de guerre. Son écriture essentiellement réaliste vise, avant tout, à présenter la guerre dans sa « réalité » afin d’en détourner l’esprit de l’homme.
BIBLIOGRAPHIE1. Roman étudiéHAZOUME, Flore, Le Crépuscule de l’Homme, Abidjan, CEDA, 2002. 2. Articles et ouvrages de référenceBARTHES, Roland, « L’effet de réel », in Littérature et réalité, Paris, Seuil, 1982, p. 81-90.
[1] Université de Bouaké, Côte d’Ivoire. [2] KEN, Saro-Wiwa, Sozaboy (petit militaire), traduction de Samuel Millogo et Amadou Bissiri, Paris, Actes Sud, 1998. [3] KOUROUMA, Ahmadou, Allah n’est pas obligé, Paris, Seuil, 2000. [4] DIOP, Boris Boubacar, Murambi, le livre des ossements, Paris, Stock, 2000. [5] BARTHES, Roland, « L’effet de réel », in Littérature et réalité, Paris, Seuil, 1982, p. 87. [6] REUTER, Yves, Introduction à l’analyse du roman, Paris, Bordas, 1991, p. 54. [7] HAZOUME, Flore, Le Crépuscule de l’Homme, Abidjan, CEDA, 2002, p. 5. [8] HAZOUME, Flore, Le Crépuscule de l’Homme, Abidjan, CEDA, 2002, p. 50. [9] Id, ibid., p. 144. [10] HAZOUME, Flore, Le Crépuscule de l’Homme, p. 149 (SN). [11] Id, ibid., p. 109. [12] Id, ibid., p. 122. [13] REUTER, Yves, op. cit. p. 54. [14] HAZOUME, Flore, Le Crépuscule de l’Homme, p. 16-17. [15] HAZOUME, Flore, Le Crépuscule de l’Homme, op. cit., p. 18. [16] Id., ibid., p. 94 -96. [17] HAZOUME, Flore, Le Crépuscule de l’Homme, p. 82. [18] Id., ibid., p. 144. [19] Id., ibid., p. 179. [20] HALEN, Pierre, « Ecrivains et artistes face au génocide rwandais de 1994. Quelques enjeux » in Etudes Littéraires Africaines n° 14, 2002, p. 24. [21] HAZOUME, Flore, Le Crépuscule de l’Homme, p. 110 [22] Id., ibid., p.113. [23] Id., ibid., p.114. [24] Id., ibid., p.60. [25] Id., ibid., p.62. [26] Id., ibid., p.159. [27] HALEN, Pierre, op. cit., p. 27. [28] HAZOUME, Flore, op.cit., p. 162. [29] HAZOUME, Flore, op. cit., p.162-163. [30] Id., ibid., p.178. [31] Id., ibid., p. 160.
|
![]() |
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
![]() |
![]() |
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|